Dissolution de la Jeune Garde: "La plus grosse erreur de Bruno Retailleau", présage Raphaël Arnault

Bruno Retailleau a annoncé, jeudi, la dissolution de la Jeune Garde, mouvement d’extrême gauche fondé en 2018 par Raphaël Arnault, devenu député LFI l'été dernier, par un décret pris en Conseil des ministres. Ce mouvement antifasciste est accusé d'incitation à la violence.
Pour Jean-Luc Mélenchon, dissoudre la Jeune Garde, "est un signal terrible de contresens politique" et c’est donner raison à l’extrême droite. Cette déclaration est qualifiée de "minable” par l’entourage du ministre de l’Intérieur. "Ce n’est pas le combat antifasciste qui est en cause, mais les méthodes de la Jeune Garde", explique un proche de Bruno Retailleau.
Beauvau dit s’appuyer sur un dossier musclé. Le décret liste de multiples cas de violences, relayées sur les réseaux sociaux, et juge que le mouvement "galvanise ses membres" en légitimant la violence et en organisant des entraînements aux sports de combat.
Raphaël Arnault répond qu’il n’a jamais revendiqué ces violences, et préfère parler d’auto-défense. Il va saisir le Conseil d’État avec l’avocate qui avait déjà obtenu l’annulation de la dissolution des Soulevements de la terre, il y a deux ans.
L'élu LFI a promis, vendredi lors d'une conférence de presse à Paris, que l'antifascisme allait "continuer à vivre". "C'est peut-être la plus grosse erreur de Bruno Retailleau: penser s'attaquer à seulement une organisation, alors qu'il s'attaque à l'ensemble de notre mouvement social et politique", a-t-il ajouté.
Plusieurs organisations (CGT, Attac, NPA...) se sont jointes par "solidarité" à la Jeune Garde lors de sa conférence de presse, organisée sur les lieux d'une agression à l'arme blanche en février, pour laquelle six membres de l'ultradroite ont été mis en examen.
Également menacé de dissolution, le collectif Urgence Palestine s'est estimé "en sursis" et a rapproché le gouvernement français et Israël dans leur lutte, selon lui, "contre la liberté d'expression".
RMC